A l’heure où la société produit des métiers abscons, où notre capacité d’émerveillement décline car «tout devient possible» sans la moindre révolution en vue, et alors que l’été dernier, le pape François appelant à résister contre « l’éphémère, le désenchantement, la culture du provisoire », a trouvé l’écoute de trois millions d’êtres humains rassemblés sur la plage de Copacabana, il est urgent d’exhumer l’utopie d’une jeunesse qui refuse la médiocrité.
Que l’on soit croyant ou non, la révolte de Régis, Michel et Anne-Marie contre l’amour terrestre et ses désillusions, leur rage contre l’intégrisme et ce que les hommes ont fait de Dieu, leur tentation du cloître pour fuir une société matérialiste, leur tentative de donner une dimension sacrée au monde moderne, le souffle de cette jeunesse visionnaire, ses excès et ses tourments, sa gaucherie et sa naïveté, son humour, trouvent en nous, aujourd’hui plus que jamais, un écho humaniste qui résonne au théâtre.